Ate Charlotte, volontaire pour les « Enfants du Mékong »
Si j’ai retrouvé Charlotte aux Philippines et non à Polincove, c’est parce qu’elle s’était donné un an pour faire une pause dans son parcours universitaire. Après quatre années d’école de commerce, elle a en effet décidé de s’investir auprès d’une association humanitaire « Les Enfants du Mékong » basée en Asie du Sud-Est. Ces quelques années de théorie rythmées par les mots commerciaux et financiers : « profit » « bilan » « rentabilité » avaient finalement fait naître en elle le souhait de se sentir plus utile et de découvrir ses limites.
« Les Enfants du Mékong » furent son échappatoire, sa solution. Cette association de parrainage scolaire à été crée en 1958 pour venir en aide à la jeunesse asiatique. D’abord basé au Laos, d’où le nom du célèbre fleuve asiatique le Mékong, elle s’étend ensuite au Cambodge, au Vietnam, à la Thaïlande puis aux Philippines. Pendant une année, Charlotte a donc vécu sur l’île du Nord, Luzon, et plus précisément dans la chaotique capitale de Manille. Sous le nom de Bambou, elle était coordinatrice de parrainage : elle devait superviser une vingtaine de programmes de parrainage, soit environ 800 filleuls. Etant le lien entre le siège et le terrain, elle devait principalement faire du reporting, en ce qui concernait la gestion des programmes, la comptabilité, l’ouverture de nouveaux programmes….
Pour plus d’informations et si vous aussi vous voulez parrainer un enfant ou aider l’association : le site d’Enfants du Mékong, ou pour retrouver l’aventure de Charlotte : son blog.
Pour ma part, je voulais venir aux Philippines pour enfin mettre une image sur ce pays non touristique et assez méconnu. Mais aussi, je souhaitais découvrir la mission de Charlotte et retrouver l’ambiance humanitaire que j’avais connue lors de mon Expériment à Madagascar. De longues discussions ont alors pu avoir lieu entre nous deux sur ce sujet : les impressions, les ressentis, les manques, les obstacles que l’on rencontre au cours de ce type d’expérience. On en a conclut que chaque mission humanitaire est évidemment différente par rapport au pays, aux gens, à leur culture… mais malgré cela, il reste un sentiment, une sensation que seul les gens ayant fait un volontariat peuvent comprendre, mais pas vraiment décrire : ce mélange de rêve et d’utopie quant à nos souhaits, nos envies pour aider tous ces gens, et cette claque de réalité que l’on se prend quotidiennement dans ces pays, celle qui nous rappelle que le monde est ce qu’il est, et qu’il ne sera jamais parfait.
Partir en mission et suivre Charlotte dans ses programmes fut synonyme de chocs, de prise de conscience mais aussi de découverte de ce merveilleux pays. Ainsi, je suis allé dans les montagnes philippines pour retrouver des filleuls vivant dans des cabanes en bambou et leur donner un cours de géographie, rigoler avec eux, faire des photos (« waky picture ! waky picture ! »); puis, dans un tout autre contexte, rendre visite à d’autres enfants vivant eux dans l’un des bidonvilles de Manille. Toujours en se baladant et en appréciant le sourire des Philippins.
C’est en quittant ces sourires d’enfants, ces « God Bless », ces trajets en bus, ces nuits courtes… que Charlotte prend conscience de l’année qu’elle vient de vivre et qu’elle gardera comme une expérience inoubliable et inexplicable. Tous ces petits moments hors du temps qui, mit bout à bout, la font revenir plus construite, plus épanouie et un peu moins paumée…
Mais en attendant son grand retour en France, nous partons maintenant en direction de la Thaïlande et de ses temples, ses senteurs, sa full moon et sa nourriture épicée.
Pour mater les photos des Philippines, c’est ici
Vincent
